Il n’est jamais trop tard, affirme le dicton. L’arrivée tardive dans l’athlétisme et même un peu par hasard, n’a pas empêché Edith Graff de briller dans sa carrière. Multiple championne du monde en catégorie « Ainée », athlète européenne de l’année, l’ancienne athlète a mené de longues années une carrière internationale avec de nombreuses médailles d’or à la clé. C’est principalement dans les épreuves multiples qu’Edith a excellé. Aujourd’hui, elle passe son temps à la marche, à la peinture et au …tennis de table.
Comment êtes-vous arrivé à pratiquer l’athlétisme ?
Très tard, à 26 ans. Mon mari, Pierre Joannes, en désespoir de trouver une sprinteuse pour un intercercle, n’a eu qu’une dernière solution, celle de me solliciter. Je me suis alors transformée une après-midi en sprinteuse. J’ai couru un 100 mètres qui m’a paru interminable et croyez moi, j’ai même eu énormément de mal à le terminer. Mais ce sprint allait devenir la porte d’entrée à une très longue vie d’athlète. Avant ce100 mètres, mes rêves étaient plus dans la danse classique.
Vous avez été entraineur de Julien Watrin ?
Oui, c’est une fierté. Mon mari l’avait déjà remarqué en minimes. Il était bon dans tout. Je dirigeais les scolaires et je me suis très vite aperçu qu’il était exceptionnel et excellait dans toutes les disciplines. Il a réalisé à cette époque quelques belles performances dans les concours d’épreuves multiples. Ce qui m’a principalement frappé chez Julien, c’est son côté humain, sa gestion parfaite de ses émotions.
Le meilleur souvenir de votre carrière ?
Le premier qui me vient à l’esprit, peut-être parce c’est le plus proche, c’est d’avoir réalisé le record du monde en M65 du saut en hauteur (1 m 41) dans un concours d’épreuves multiples à Porto-Rico. (Edith était aussi recordwoman du monde M65 du 80 m haies en 2007 en 14“24).
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à l’ACD ?
Bien sûr, la divine carrière de Julien est un épisode heureux. Mais Daniel Thiry, l’ancien président décédé récemment, m’a aussi marqué. Il a été un homme important au club. Une personne extraordinaire, constructeur et rassembleur. Il a voué une vénération, une belle ambition, une affection pour le club. Et sans tendresse, peut-on avoir de l’ambition ?
Quels sont les conseils que vous donneriez aux jeunes athlètes ?
Un élément important, c’est vivre l’entrainement dans une ambiance positive, avec du plaisir. Quand on est bien dans un groupe, en général, les performances suivent. L’entraineur doit y veiller. Ensuite, l’enfant doit bien être entouré. Ici les parents sont importants pour positiver, susciter l’envie mais sans excès. Plus tard, s’il veut briller, l’athlète ne doit pas craindre les sacrifices.
Le sacrifice n’est pas une perte mais un investissement pour l’athlète. L’addition de ces multiples détails va contribuer à la performance. Avoir du talent, c’est loin d’être suffisant…
Dans mes années, j’en ai rencontré qui avaient un talent fou mais qui ont disparu. La raison : un manque de caractère. Sans ambition, le talent n’existe pas.
Et aujourd’hui ?
J’ai stoppé l’athlétisme à 67 ans. J’étais à court de motivation. Aujourd’hui, je partage mon temps libre avec des marches (4 kilomètres) presque quotidiennes, que je termine par un traditionnel match de ping-pong face à Betty Chalon, ma partenaire. Puis j’ai trouvé dans la peinture, une atmosphère de quiétude. J’ai toujours peint, un peu plus aujourd’hui.